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Arthrose

Nouvelle piste de traitement pour l’arthrose : Les injections d’ATP

ATP ou adénosine triphosphate. Derrière ce nom complexe se cache un espoir réel de traitement des lésions articulaires dues à l’arthrose. Entendez par là que cette découverte laisse augurer un véritable progrès, permettant de proposer un procédé technique de régénération du tissu cartilagineux et non pas uniquement un traitement symptomatique visant à soulager la douleur.

Avez-vous déjà entendu parler d’adénosine triphosphate ? Savez-vous quel rôle elle joue au sein de notre organisme et de quelle façon elle peut nous aider à lutter contre la dégénération du cartilage ?

Suivez-nous et plongez dans l’univers complexe mais oh combien passionnant des méandres du corps humain.

Les mitochondries : la fabrique d’énergie vitale

Mesurant entre 2 et 5 micromètres, ce qui correspond à une valeur comprise entre 0,002 et 0,005 millimètre, les mitochondries sont de minuscules formations au sein des cellules.
De forme ovale, elles sont entourées d’une membrane externe lisse et d’une membrane interne présentant de très nombreux replis. Aussi stupéfiant que cela puisse paraître, si l’on dépliait la membrane interne des mitochondries d’un gramme de cellule hépatique, nous obtiendrions une surface de 3 m2.

Les mitochondries sont présentent dans toutes les cellules de l’organisme, à l’exception des globules rouges.Plus un organe consomme d’énergie et plus ses cellules renferment de mitochondries, soit un nombre évoluant entre 500 et 2000 en moyenne.Les cellules musculaires, nerveuses et sensorielles devant faire face à une forte consommation d’énergie contiennent de très nombreuses mitochondries, leur nombre étant plus faible au sein des cellules cartilagineuses moins sollicitées.

Nous pouvons également noter que ces mitochondries se reproduisent par croissance et division, environ tous les 5 à 10 jours.

Quel est le rôle essentiel de ces mitochondries ?

Si nous devions établir une comparaison imagée, nous pourrions définir les mitochondries comme de véritables centrales énergétiques.
Chaque jour, plusieurs milliards de mitochondies présentent dans nos cellules, fabriquent la molécule énergétique la plus essentielle de notre corps : l’adénosine triphosphate ou ATP.

Quelques chiffres éloquents permettant de mieux comprendre l’importance des mitochondries et des molécules ATP :

Les mitochondries produisent 90% de l’énergie dont notre corps à besoin pour fonctionner.Chaque jour, l’organisme d’un individu adulte nécessite de 60 à 70 kgs d’ATP en moyenne pour fonctionner et l’on relève des pointes à plus de 100 kgs.

Globalement, cette consommation énergétique atteint le nombre impressionnant de 10 millions de molécules d’ATP par seconde et par cellule.

Adénosine triphosphate : impossible de vivre sans elle !

Sachant désormais que l’adénosine triphosphate ou ATP est fabriquée grâce aux mitochondries, nous devons prendre pleinement conscience que cette molécule nous est absolument indispensable et qu’elle nous accompagne durant toute notre vie… et ce, même avant notre naissance ! En effet, la fabrication d’ATP démarre dès l’apparition de la première cellule permettant ainsi le développement de l’embryon puis du foetus.

Cette molécule fournie donc l’énergie nécessaire et indispensable à l’ensemble du processus cellulaires de nos organes, sans sa présence, nous ne pourrions pas vivre.

Les organes les plus gros consommateurs d’ATP étant le coeur et le cerveau, ils nécessitent donc une alimentation permanente. On estime que notre organisme fabrique de nouvelles molécules ATP toutes les 3 minutes environ.

Mais où le corps puise t-il les ressources nécessaires à la fabrication d’ATP ?
Tout simplement à travers ce que nous mangeons et particulièrement le glucose (le sucre) qui sera utilisé par les mitochondries. Au terme d’un processus complexe, les molécules d’ATP vont se charger en énergie avant d’être véhiculées par la circulation sanguine et ainsi faire fonctionner notre corps.

L’ATP ou adénosine triphosphate au secours des patients souffrant d’arthrose.

Outre son rôle capital dans notre métabolisme en tant que fournisseur d’énergie, l’ATP est en quelque sorte le pilier fondateur du matériel génétique et est donc, à ce titre, essentielle à la croissance des tissus humains.

Une nouvelle étude, menée par la NYU Grossman School of Medecine et dont les résultats ont été publiés le 10 août dernier dans la revue « Rapports scientifiques », fait état de résultats très encourageants.

Au cours de cette expérience, les chercheurs ont injecté de l’ATP dans les articulations de rongeurs ayant des membres lésés par une inflammation résultant d’une blessure traumatique (Les scientifiques précisant que les dommages biologiques subis dans ce cas précis sont tout à fait comparables à ceux provoqués par l’arthrose chez les humains).

Alors que les rongeurs ont reçu 8 injections hebdomadaires d’ATP, les résultats publiés de l’étude mettent en exergue un taux de repousse du tissu cartilagineux compris entre 35 et 50%.
Carmen Corciulo, médecin, chercheuse et auteure principale de cette étude, tire la conclusion suivante à l’issue des résultats obtenus : « Notre dernière étude montre que la reconstitution des réserves d’adénosine par injection fonctionne bien comme traitement de l’arthrose chez les animaux et sans effets secondaires apparents. »

Des tests complémentaires effectués sur des chondrocytes provenant de personnes souffrant d’arthrose ont pu mettre en évidence des profils différents de signalisation de facteur de croissance (TGF-bêta). Cette connotation fournit donc la preuve que le processus a changé en présence d’adénosine, passant de l’aide à la dégradation du cartilage à la stimulation de sa réparation.

Carmen Corciulo affirme cependant qu’il est encore trop tôt pour utiliser ce modèle expérimental à des fins thérapeutiques chez l’homme. Les essais cliniques devront attendre l’arrivée d’un médicament d’essai, pouvant être conservé en toute sécurité pendant plusieurs semaines, et de nouvelles expériences devront-être menées sur de plus gros mammifères.

Même si l’application de ces recherches aux pathologies humaines n’est pas encore à l’ordre du jour et nécessitera de nouveaux stades expérimentaux, n’en demeure pas moins que cette expérience fait naître un espoir pour les patients souffrant d’arthrose : se voir proposer une méthode sérieuse de reconstruction cartilagineuse. Souvenez-vous que les seuls recours actuels sont le traitement symptomatique de la douleur ou la pose d’une prothèse.

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